Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 3, 1910.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.

établie, c’est alors vraiment qu’on aura une solide assise pour la réorganisation administrative du territoire. La région, ou de quelque autre nom qu’on l’appelle, ne sera plus, comme dans un des précédents projets dont je parlais tout à l’heure, un syndicat de circonscriptions et d’intérêts artificiels, mais un groupement naturel de forces naturelles et actives.

« Il est digne de remarque, dit quelque part Fustel de Coulanges, que les vieux États gaulois ont conservé jusqu’à une époque très voisine de nous leur nom, leurs limites et une sorte d’existence morale. Ni les Romains, ni les Germains, ni la féodalité, ni la monarchie n’ont détruit ces unités vivaces : on les retrouve encore dans les « pays » de la France actuelle ».

Croyons-en l’auteur de la Cité antique. Cent ans ne sont qu’un moment dans l’histoire d’une nation ; mais un moment peut décider de toute une vie, et nous pourrions payer cher l’erreur constituante. Car la nouvelle division administrative du territoire fut incontestablement une erreur. On le sent, on le dit un peu partout : ce n’est point assez et il faudrait remonter d’abord à la cause du

    divisés probablement en partes et regiones correspondant au territoire des principales bourgades, auraient été au nombre d’un demi-millier et auraient couvert en moyenne « un espace de cent mille hectares » : c’est à peu près le nombre et l’étendue de nos arrondissements.