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« Nous voulons de nombreux départements, disaient-ils, afin que l’étendue et la position géographique de chacun de ces départements permettent à tous les intéressés d’accéder au centre de l’administration en une journée de voyage.»

Voilà un argument qui pouvait avoir sa force en 1790. Le petit nombre et le mauvais état des routes, les moyens de locomotion, tout rudimentaires, dont on disposait alors, rendaient les relations très difficiles. J’imagine que ce n’est plus le cas. Les chemins de fer, le télégraphe, le téléphone, s’ils n’ont pas complètement supprimé la distance, l’ont réduite à tel point qu’on peut dire, avec M. Beauquier, que « notre territoire est sept fois moindre en largeur et en longueur que ne l’ont connu ceux qui vivaient au commencement du XIXe siècle ». Ainsi, fait remarquer le député radical du Doubs, le principal motif invoqué jadis pour justifier le morcellement infinitésimal de la France ne peut absolument pas entrer en ligne de compte. Lui-même, prêchant d’exemple, a déposé sur les bureaux de la Chambre une proposition de loi tendant à une division nouvelle du territoire. Il n’y a aucune espèce de chance pour que cette proposition de loi soit votée. Elle ne viendra seulement pas en discussion. Soit ! Mais, comme elle est la quinzième ou la vingtième de son espèce, on peut en inférer que la division administrative en