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Et il le méritait encore et surtout par la perfection de son talent d’écrivain, par ce sensualisme frémissant, cette religion de la beauté païenne qui communiquent je ne sais quel pieux tremblement à tout ce qu’il écrit.




MARIN FOLLET : La Trilogie de l’Amour.


Marin Follet avait vingt-quatre ans.

« Il sortait vainqueur, dit son frère dans la préface émue qu’il a mise à ses œuvres posthumes, du redouté concours de l’agrégation de grammaire ; il allait enfin, passionné d’art, réaliser ses rêves. Il était bon, simple et doux ; esprit alerte, jugement aigu, cœur vibrant… la peinture surtout l’attirait : il se mit à l’œuvre avec une foi profonde, à la bonne école, près des grands maîtres. Puis il rassembla les feuillets épars de sa Trilogie de l’amour composée aux heures grises de délassement, dans l’intervalle de ses rudes travaux… L’« Au-Delà » le guettait ; il disparut dans la nuit glacée !… »

Du moins Marin Follet ne mourra pas tout entier. La piété de ses proches a recueilli ses reliques éparses, et elles suffisent pour qu’on sente la grande perte qu’ont faite en lui les lettres françaises, mais non pour qu’on puisse évaluer ce qu’aurait pu être son œuvre. Musset et Sully-