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frisson des grandes aventures), son talent viril, positif et sain ; rêveur épris de l’action et que l’action rejette au rêve, avec ses fièvres, ses enthousiasmes, ses scrupules, son inquiétude, sa versatilité. Pour être un abîme de contradictions, il n’est pas besoin d’avoir le crâne fait comme ce héros de Conan Doyle qui présentait les particularités d’un type ethnique très rare, moitié lapon et moitié gaélique ; il n’est même pas besoin d’être un romantique : il suffit d’être un Celte — comme M. Poirier — et de rester dans le fil tourmenté de sa race.




ÉDOUARD BEAUFILS : Paysages d’Italie.


M. E. Beaufils était connu des lettrés par deux volumes de vers, d’une inspiration et d’un tour très délicats : les Chrysanthèmes et les Houles. Je ne sais si ses Paysages d’Italie étendront sa réputation jusqu’au public. Je le souhaiterais. Les soixante pages de ce modeste livret me paraissent parmi les plus belles et les plus profondes qu’on ait écrites sur l’Italie du Nord. Elles sont dédiées « à la mémoire d’Arrigo Beyle, Milanese », cet « amoureux de l’amour », comme l’appelle un peu plus loin le poète et comme lui-même eût souhaité peut-être qu’on l’appelât. Les lacs, Milan, Florence, Venise, à ces quatre grandes stations de son