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et là en vile prose, ces yeux sublimes et ingénus, l’amour nous les donnera, mais un amour pur, fervent, absolu,

Un héroïque amour, plus fort que le tombeau.

Tel est l’espoir « merveilleux » que fait luire sur notre misérable horizon le verbe de ce poète inspiré. M. Michelet, dont nous admirâmes jadis la Porte d’Or, ouvrage ayant obtenu le prix Sully-Prudhomme, l’année de sa fondation, n’est pas seulement un des lyriques les plus fervemment, les plus exclusivement lyriques de cette heure : le timbre de ses vers, leur tour, jusqu’à la figure de ses mots ont je ne sais quoi d’augural, de sybillin. Il est un de ceux qui font le mieux entendre et à qui s’applique le mieux la définition célèbre de Fénelon : « Le poète est théologien ; c’est le véritable vates. »




J.-B. ILLIO : Les deux Voix.


M. Illio nous avertit dans sa préface que la vieillesse ni la richesse ne l’accablent et que la langue grecque et latine lui furent toujours lettre morte. Quant aux contradictions apparentes des « deux Voix » qu’il fait entendre dans son recueil, « elles seront expliquées, ajoute-t-il, quand j’aurai dit que je suis foncièrement Breton, donc mystique et libertaire à la fois ».