Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 3, 1910.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trace nulle part, sauf en ce qui concerne l’abbaye de Saint-Mathieu, dont Hamon Barbier fut nommé abbé commendataire en 1533.

Palustre a mal cherché. En même temps qu’ès qualités de chanoine de Léon, Nantes et Cornouaille et abbé de Saint-Mathieu-Fin-de-Terre, Hamon Barbier signait, percevait et donnait décharge es qualités d’official et grand vicaire de Léon, archidiacre de Quémenet-Illy, conseiller aux Grands-Jours de Bretagne, recteur de Plougoulm, Plounévez-Lochrist, Plouzané, Plouvien, Guipavas, Plabennec, Plounéour-Trez, Plougar, Lannilis, Guimiliau, Sizun et île de Batz. Cela ne fait pas quarante bénéfices, mais en fait tout de même près de la moitié. Et je n’assurerais pas que ma liste soit complète. Il reste que, nanti de vingt ou de quarante bénéfices, Hamon Barbier était fort riche, fort économe aussi et qu’il thésaurisait dans les meilleures intentions du monde, non pour son propre plaisir, mais afin « de mettre un neveu dont la tutelle lui était confiée, Louis Barbier, fils de son frère Jean, à même de construire un château aussi vaste que magnifique. » Il poussa l’amour pour ce neveu jusqu’à dépouiller à son profit les moines de Saint-Mathieu dont il fit transporter le chartrier à Kerjean. Et il eut la satisfaction, avant de mourir, de voir sortir de terre les admirables remparts, la majestueuse galerie à pilastres doriques et les beaux pavillons d’angle aux campaniles superposés qui composent à Kerjean une ceinture de pierre sans pareille et