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Miracle ! direz-vous. C’est que M. Plessis est poète autant qu’il est savant, et voilà tout le secret du miracle. Les cuistres restent cuistres partout, même quand ils sont reçus chez Virgile. Un poète reste poète jusque dans le commerce du sec Orbilius.

Et que M. Plessis soit poète, c’est ce dont peuvent douter encore quelques « boulevardiers », mais que ne conteste point cependant un homme dont ils ont coutume de recueillir les paroles comme des oracles : M. Catulle Mendès.

« Je crois bien, dit ce juge difficile dans son Rapport sur le mouvement poétique français de 1867 à 1900, que M. Plessis est un des artistes les plus parfaits de notre époque, de toutes les époques : il est aussi une âme tout imprégnée de lointaines rêveries : qui donc, depuis Chénier, a été plus délicieusement, plus sincèrement grec que lui ? Il me semble que, parmi les poètes récents qui viennent de découvrir le Parthénon et l’île Ortygienne, plusieurs pourraient, sans renier le Théocrite de Leconte de Lisle, confesser Frédéric Plessis comme leur maître ; sa poésie est une ruche familière aux abeilles de l’Hymette. »

Changez trois ou quatre mots dans la phrase et, par exemple, au lieu de l’Hymette et du Parthénon, mettez le Soracte et le Capitole, remplacez Théocrite par Properce ou par Virgile, et enfin à « plus délicieusement, plus sincèrement