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ment de 1837, son oncle et sa tante le conduisirent à Rennes, où ils lui avaient loué une chambre au numéro 4 de la rue des Carmes. Quinze cents francs — M. Tiercelin dit, à un autre endroit de son livre, douze cents francs — formaient le budget de l’étudiant. Un an après son installation à Rennes, Leconte de Lisle fut reçu bachelier ; il se fit inscrire aussitôt à la Faculté de droit, l’intention de son père étant qu’il entrât dans la magistrature.

Cet excellent père avait toutes sortes d’attentions pour sa progéniture. De Bourbon, où il se morfondait, il ne cessait de prodiguer les recommandations au jeune Charles : celui-ci ferait bien, pour se perfectionner dans l’étude du droit, de travailler chez un avoué « une heure le matin et autant le soir » ; il pourrait suivre aussi, à la Faculté des sciences, un cours d’anatomie et de physiologie, fort utiles en médecine légale ; un peu de botanique et de chimie ne nuirait pas non plus au progrès de ses connaissances ; et, comme enfin le cerveau a quelquefois besoin de détente, M. Leconte père indiquait à son fils, parmi les distractions éminemment propres à un jeune homme bien né, « l’étude de la flûte ou du paysage ».

Leconte de Lisle dut sourire plus d’une fois, j’imagine, à la lecture de ces épîtres paternelles. Pour parler sans ambages, ce fut un triste étu-