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Geffroy et des prêtres non-conformistes par le commandant Chrétien… », etc., etc.

Pontrieux, cependant, avait des prêtres assermentés, dont l’un était ce même « sieur » Simonet, vicaire de Notre-Dame-des-Fontaines, que nous avons vu servir d’assistant, le 14 juillet 1790, au « sieur » Even, lors de la cérémonie de l’église Saint-Yves, qui se rétracta comme lui, puis revint sur sa rétractation et, pour prix de son apostasie, fut peu après promu curé en titre.

Peut-être fut-ce lui qui officia, le 14 juillet 1792, dans la plus extraordinaire des circonstances, sur l’autel dressé « devant la porte principale de l’église Saint-Yves » : la municipalité n’avait-elle pas eu l’idée en effet, dans sa séance du 6 juillet et pour « solenniser d’une manière digne de sa célébrité la journée du 14 », de voter la démolition d’une croix « existante » près de cette église et qui, d’ailleurs, « dérangée dans ses bases », menaçait d’une chute prochaine et avait « encore, par sa grandeur, l’inconvénient de couvrir une partie de la place » ? Étant donné l’esprit jacobin, cette décision n’a point lieu de surprendre. Et il n’est pas davantage surprenant que la municipalité eût décidé de remplacer la croix démolie par un arbre de la Liberté, lequel devait être « surmonté d’un bonnet ». Des municipalités athées, de nos jours, en ont fait tout autant. Ce qu’elles n’ont pas fait et qui montre bien la confusion et l’illogisme des cerveaux de cette époque, c’est, après avoir, de propos délibéré, commis un sacrilège, doublé d’un