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En 1790, l’assemblée, le roi, l’Église formaient une trinité indivisible. En juillet 1792, date où vont nous transporter maintenant les registres du district, la trinité se décollait : Louis XVI n’avait plus que pour un mois de règne et son crédit était si ébranlé qu’on ne faisait même plus mention de lui dans les harangues et les délibérations. L’Église craquait comme le trône. La constitution civile du clergé avait séparé les prêtres en deux camps : les assermentés ou « jureurs » et les non-conformistes.

Ces derniers devaient être fort nombreux dans le district. Je lis sur les registres, à la date du 2 mai 1791 : « Arrestation de Carhantec, curé de Hengoat, prêtre non-conformiste, par la garde nationale » ; à la date du 22 mai : « Défense à Gigant, curé de Ploézal, de venir officier à Pontrieux, comme étant rebelle à la loi » ; à la date du 5 juin : « Arrestation du sieur Richard, curé de Ploubazlanec, pour excitation du peuple à la révolte, par les commandants Chrétien et Corouges, de la garde nationale » ; à la date du 11 juin : « Arrestation des curés de Plouëc et Ploézal. Ils sont conduits en un lieu de sûreté » ; à la date du 21 juin : « Ordre est donné aux prêtres non-assermentés de se retirer dans les vingt-quatre heures à quatre lieues de leur résidence » ; à la date du 5 août : « Arrestation de