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d’être fidèles à la nation, à la loi et au roi, de maintenir de tout notre pouvoir la constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi », etc., etc. Ce serment fut répété par chacun des membres de la municipalité, puis par le sieur de l’Ecluse, capitaine, commandant des gardes nationales, ses officiers et sa troupe. Acclamations générales. Le clergé entonne l’hymne Exaudiat et sort de l’église aux accents de l’Ave maris stella, chacun des prêtres, « un cierge à la main, précédé de quatre flambeaux et suivi des officiers de l’administration du district et de la municipalité dans le même ordre que dessus et ayant aussi chacun un cierge, accompagné de la milice nationale marchant en file sur deux lignes, le drapeau national déployé ».

Un bûcher avait été dressé sur la place de Trieux. Le clergé, la municipalité et les officiers y mirent le feu « au bruit de différentes volées de canon, pierriers et mousqueterie et de différentes acclamations et cris répétés de : Vive la nation, la loi et le roi ! » Un Te Deum termina la cérémonie. Jusqu’au bout, celle-ci resta religieuse autant que civique. Et il en fut de même dans toutes les villes du territoire. Partout il y eut grand’messe, chant du Veni Creator, procession et Te Deum d’action de grâces. La Révolution a été tenue sur les fonts baptismaux par l’Église : ainsi consacrée aux yeux du peuple et lavée de sa tache originelle, elle pouvait se retourner sans danger contre sa bienfaitrice. Elle n’y faillit pas.