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un solide poumon on y arrive) les considérants du directoire au sujet du malheureux abbé :

« Considérant que le sieur Even paraissait être abandonné avec réflexion, par un système persévérant de malveillance, aux suggestions perfides renfermées dans l’Extrait supposé du pape et s’être coalisé contre l’exécution des décrets de l’Assemblée nationale avec l’auteur de cette œuvre d’iniquité, dont la tournure empoisonnée et fanatique décèle le ci-devant évêque de Tréguier, personnage dangereux qui n’a cessé, depuis le commencement de la Révolution, de répandre dans la société le venin que distille sa fureur, dans l’espoir d’arrêter la régénération de cet empire et l’extirpation des vices et des abus qui dégradaient les autels », etc., etc., le directoire de Pontrieux dénonçait le dit sieur Even comme perturbateur de l’ordre public et l’expédiait devant le tribunal du district qui n’allait pas tarder à lui régler son compte…

Laissons là Directoire et Tribunal et revenons à la cérémonie qui se déroulait en grand arroi, le 14 juillet 1790, dans l’église Saint-Yves.

Quand l’abbé Even eut terminé son allocution, ce fut au tour du maire de prendre la parole. Il instruisit « la commune de l’objet de l’assemblée ». Après quoi, la dextre étendue, il prononça, en son nom et au nom de ses administrés, la formule d’allégeance bien connue : « Je jure et nous jurons