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travers les rues de la ville, « sur deux lignes, les membres de l’administration d’un côté et les officiers municipaux et notables de l’autre », l’imposant cortège gagna pedetentim l’église Saint-Yves, où l’avaient précédé « les gardes nationales et un concours de peuple de l’un et l’autre sexe ». Là, il entendit « une messe à chant » qui fut célébrée par le « sieur » Even, vicaire de Saint-Yves, et répondue par MM. « Simonet, vicaire de Notre-Dame-des-Fontaines, Le Goas, diacre, les deux en chapes, et Izaac, acoliste (sic) », Le bouquet de la cérémonie, ce fut le discours du « sieur » Even.

Détail remarquable : il avait été convenu que ce discours serait en breton, mais que l’orateur le traduirait en français pour qu’il pût être « inscrit » sur les registres de la commune. Et la réflexion qui s’impose tout de suite, c’est que la municipalité pontrivienne n’avait pas pris cette décision pour le simple plaisir d’honorer la langue bretonne, mais parce que cette langue, sans doute, était la seule qui fût entendue de la généralité. Quel dommage, nonobstant, que le texte original du discours ne nous ait pas été conservé et que nous n’en ayons que la traduction ! C’eût été un beau spécimen de l’éloquence sacrée en Bretagne, dont les monuments sont si rares. L’orateur fut particulièrement remarquable dans son éloge de l’Assemblée nationale et du roi.

« Promettre fidélité à la nation, ajouta-t-il, c’est promettre fidélité à vous-mêmes. Quoi de plus