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Yves Thomas, Le Cousin, Guillaume Lasbleiz, Porez, Feger, Sibiril, Duval et Le Cerff, notables. »

Je vous signale en passant deux de ces noms : Couffon de Kerdellech et Jean-François de Keruzec. Ce sont les noms de deux gentilhommes du pays, deux de ces « aristocrates », stigmatisés par Boudier et qui n’avaient peut-être pas été les derniers à faire blanc de leurs sentiments révolutionnaires. J’ignore ce que devint Couffon. Quant à Keruzec, émigré en 93, ses biens furent confisqués et sa maison de Pontrieux « affectée au service public » (on en fit le siège du tribunal du district). Sa femme, peu après, était arrêtée à Guingamp. Il avait un fils en bas âge, Jean-Pierre, qui, laissé sans ressources à Pontrieux, fut réclamé par Madame de Keruzec ; après enquête, contre-enquête et délibération de la municipalité, en présence du citoyen Dieupart, « agent national », l’enfant fut enfin rendu à sa mère et incarcéré avec elle au chef-lieu.

Dès le 10 août cependant, par un arrêté « dûment publié au prône de la grand’messe le 11 », invitation avait été faite « aux gardes nationales (sic) et à la commune de se rendre à l’église de Saint-Yves pour le serment fédératif. » Dans l’intervalle, avisé de la présence à Pontrieux des administrateurs du district, « assemblés en cette ville pour la formation du directoire », le conseil général délibéra « qu’il convenait d’aller en corps prendre MM. les administrateurs en leur bureau, afin de se rendre ensemble à l’église ». Ce qui fut fait. À