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Luc[1] ». Les Loges, d’ailleurs, se défendaient de vouloir toucher à la religion : elles n’en voulaient encore ou prétendaient n’en vouloir qu’à la « superstition » ; elles affichaient un « théisme » humanitaire et philosophique, qui était comme une sorte de catholicisme épuré, à l’usage des esprits supérieurs. Tout cela et les avantages matériels que la Révolution assurait au bas clergé par l’établissement d’un « salaire » fixe et la suppression des bénéfices, impressionnait favorablement la grande majorité des ecclésiastiques et les inclinait à s’associer au mouvement des esprits.

On en eut une preuve, à Pontrieux même, au 14 juillet suivant.

Le « sieur » Boudier n’avait pas fait une promesse en l’air en s’engageant, au nom de son municipe, à célébrer congrûment l’anniversaire de la prise de la Bastille. À dix heures du matin, le mercredi 14 juillet 1790, le « conseil général de la commune de Pontrieux » se réunit en séance extraordinaire. Étaient « présents, les sieurs Gaultier, maire ; Jourand, Boudier, Le Gof, Hélary et Le Millier, officiers municipaux ; Jean Le Beff, procureur de la commune ; à eux joints les sieurs Yves-Gabriel Couffon de Kerdellech, Jean-François de Keruzec, Charles Le Sidaner,

  1. Cf. Pierre de la Gorce : Histoire religieuse de la Révolution française.