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Aujourd’hui que le conflit s’est apaisé et que la tombe a réconcilié Quellien et La Borderie, il est permis de se montrer plus équitable à l’égard de Pierrone.

Aussi bien le peu que nous savons d’elle est-il très suffisant. C’est sa mort et non sa vie qui nous importe. Et, en vérité, si cette mort de Pierrone, brûlée pour avoir rendu témoignage à Jeanne, n’autorise pas tout à fait l’érection d’un monument « colossal » sur les hauteurs du Méné-Bré, elle est assez belle, assez émouvante cependant, pour que nous l’inscrivions pieusement dans notre souvenir. Le P. Coubé a donc pleinement raison de s’intéresser à Pierrone et d’essayer de relever sa mémoire de l’injuste discrédit où elle avait glissé par suite des exagérations de son premier avocat. Je lui demande seulement, par respect pour la vérité dont il est l’infatigable servant, de restituer à l’humble martyre du Parvis Notre-Dame le prénom français : Pierrone (ou son équivalent breton Pezrona) sous lequel ses contemporains et Jeanne d’Arc elle-même la connurent.

Pierrone ne doit pas souffrir plus longtemps de l’espèce de déconsidération qui s’était attachée à Perrinaïc.