Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 3, 1910.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.

précieux traité sur les mœurs des fourmis. Dans ce livre, intitulé le Formicarium, Jean Nider rapporte une conversation qu’il eut au concile de Bâle, vers 1439, avec maître Nicole Lami, qui représentait à cette assemblée l’Université de Paris. Maître Nicole lui parla de la Pucelle et de son supplice et, incidemment, de Pierrone et de sa compagne, qu’il ne nomma pas, mais qu’il est facile de reconnaître dans les lignes suivantes (nous donnons la traduction de La Borderie) :

« Dans le même temps parurent aux environs de Paris deux femmes se disant publiquement envoyées par Dieu pour secourir Jeanne la Pucelle. Je tiens de maître Nicole Lami que l’inquisiteur de France les fit arrêter comme coupables de magie ou de sorcellerie. Plusieurs docteurs en théologie, les ayant examinées, constatèrent qu’elles étaient abusées par les hallucinations du malin esprit. L’une de ces femmes, ayant reconnu les fraudes de l’ange de Satan, se repentit sur la remonstrance des docteurs et, comme elle le devait, abjura ses erreurs. Mais l’autre, s’obstinant à y persévérer, fut livrée au feu. »

Résumons les faits, comme on dit. Des textes précédents et du Procès-verbal de condamnation publié par Quicherat, il appert que Pierrone ou Perrone était de la Bretagne bretonnante, qu’elle vivait dans l’entourage immédiat de Jeanne d’Arc,