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ce dit jour de dimanche ; et l’autre fut délivrée pour cette heure ».

Le second témoignage que nous possédons sur Pierrone est du dominicain Jean Gravèrent, prieur des Jacobins de Paris et grand inquisiteur de France, lequel prononça en 1431, à Saint-Martin-des-Champs, lors de la procession générale, un sermon scandaleux où il faisait l’apologie du procès et de la condamnation de la Pucelle. Détachons du Journal d’un bourgeois, qui donne la substance de ce sermon, le passage relatif à Pierrone :

« Encore dit-il qu’elles étaient quatre femmes, dont trois avaient été prises, c’est à savoir cette Pucelle, Pierrone et sa compagne, et une qui est avec les Armagnacs, nommée Catherine de la Rochelle, laquelle dit que, quand on consacre le précieux corps de Notre-Seigneur, elle voit les merveilles du haut secret de Notre-Seigneur Dieu. Et disait que, toutes ces quatre pauvres femmes, frère Richard le Cordelier les avait toutes ainsi gouvernées, car il était leur beau père (directeur), et que, le jour de Noël (25 décembre 1429), en la ville de Jargeau, il bailla à cette dame Jeanne la Pucelle trois fois le corps de Notre-Seigneur, ce dont il était beaucoup à blâmer, et l’avait baillé à Pierrone celui jour deux fois. »

Troisième témoignage, emprunté cette fois à Jean Nider, docteur en théologie et auteur d’un