Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 3, 1910.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

est heureusement inspiré en voulant faire revivre le souvenir de Perrinaïc. M. Nicolas Houel, dans l’Action Française, Madame Lefur, dans le Breton de Paris, se sont associés à sa généreuse campagne. Je n’entends point, assurément, mettre une sourdine à leur enthousiasme ; j’aime comme eux Perrinaïc. Je voudrais seulement qu’avant de l’ériger sur nos autels on lui restituât ses traits véritables et, pour commencer, son nom exact.

Son prénom, faudrait-il dire, car, pour son nom patronymique, il est fort à craindre qu’on ne le connaisse jamais. Celle que Narcisse Quellien — après La Villemarqué, je crois, ce qui lui serait une excuse, — baptisa Perrinaïc est appelée tantôt Pierrone, tantôt Perrone, dans les actes du xve siècle. Lesdits actes ne portent nulle part Perrinaïc ; ils ignorent l’équivalent breton de Pierrone ou Perrone.

Ce premier point étant acquis, passons à la biographie de notre héroïne. Elle tient, hélas ! en quelques lignes. Dans l’armée de Charles VII, Pierrone faisait partie, avec une autre Bretonne dont le prénom même s’est perdu et qui était sa servante, de ce petit troupeau d’inspirées, de « voyantes », placé sous la direction spirituelle de Frère Richard le Cordelier et dont la tradition se conserva en Bretagne jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Une Thomase Rolland, une Catherine