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LA VRAIE PERRINAÏC


Voilà de nouveau Perrinaïc sur la sellette. Est-ce donc qu’on va lui refaire son procès ? Deux fois ce procès fut engagé, deux fois Perrinaïc le perdit. Et, la première fois, elle fut condamnée par ses juges à être brûlée vive ; la seconde fois à disparaître de l’histoire où elle s’était subrepticement introduite. Pauvre Perrinaïc ! Infortune semblable à la sienne ne se vit oncques. Si jamais condamnée mérita sa réhabilitation, c’est pourtant bien celle-ci. L’un de nos plus célèbres prédicateurs, le P. Coubé, ne veut même pas attendre la revision du procès. Tenant l’intéressante victime pour dûment lavée des accusations qui pesaient sur sa mémoire, il s’écrie dans un beau mouvement d’éloquence :

« Bretonne têtue, Bretonne héroïque, que sont nos éloges de Jeanne d’Arc à côté du témoignage que tu lui as rendu devant le bourreau et que tu as signé de ton sang ? Doux satellite de l’astre éblouissant qui illumine le monde, pourquoi te caches-tu dans la pénombre de son histoire ? Humble Perrinaïc, nous t’aimons d’avoir tant aimé notre Jeanne ! »

Voilà d’excellentes paroles, et certes le P. Coubé