Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 3, 1910.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.


IV


Or, il peut gagner sa cause — qui est aussi la nôtre — autrement qu’en cherchant noise à la Compagnie : il n’a, pour ce faire, qu’à laisser agir le flot, à lui permettre de circuler librement comme autrefois autour du Mont.

C’est ce qu’avait très bien vu, dès 1882, M. Jules Roche qui, avec son éloquence incisive et précise, signalait à la Chambre les dangers que faisaient déjà courir au Mont les travaux d’approche de « cette congrégation autorisée qui s’appelle le corps des Ponts et Chaussées. » On ne savait pas et les ingénieurs eux-mêmes ignoraient peut-être encore que la digue dont ils achevaient la construction servirait surtout à précipiter le colmatage de la baie ; on ne protestait que contre l’ensablement dont étaient menacés à bref délai par cette digue malencontreuse les remparts extérieurs du Mont. Et certes c’était là une raison suffisante d’intervenir. Ces remparts sont un des plus beaux spécimens de l’architecture militaire du xiiie et du xive siècle. Mais il n’est chef-d’œuvre qui tienne aux yeux d’un ingénieur. Et l’intervention de M. Jules Roche demeura sans effet.

En nous y reportant aujourd’hui, nous y trouverions rappelés fort à propos certains engagements solennels, pris à cette époque par l’État ou plutôt par le ministère de l’instruction publique et des