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1.000 autres hectares dont cette même Société est concessionnaire dans la baie des Veys, à l’embouchure de la Vire), savez-vous ce qui avait été mis en valeur au mois de juillet 1900 ? Plus des deux tiers. L’annexion d’une aussi vaste superficie ne s’est évidemment pas exécutée sans de grosses dépenses. L’endiguement du Couesnon, tenté deux fois sans succès par de précédents concessionnaires et mené à bonne fin par la Compagnie des Polders de l’Ouest, n’a pas coûté à lui seul moins d’un million. Il a fallu créer de toutes pièces un chenal de 5.600 mètres de long, sur 6 à 7 mètres de profondeur, contenu par deux puissantes digues en enrochement, insubmersibles aux plus hautes marées sur la majeure partie de leur parcours. Ce chenal est à plusieurs fins, il est vrai : en même temps qu’il contient le fleuve et s’oppose à ses divagations, il sert encore pour écouler à la mer les eaux d’égouttement des polders, qui y sont amenées par un canal de 12 kilomètres de longueur, et d’une pente, au plafond, de 9 m. 25 par kilomètre. Un autre collecteur, affluent du premier, sert à l’assèchement des polders du fond de la baie. Des canaux secondaires, ou rigoles, espacés de 50 en 50 mètres, recueillent les eaux et les conduisent dans les deux collecteurs. L’accès et la desserte intérieure des polders sont assurés par des ponts, des passerelles et trente kilomètres environ de chemins, pour la plupart empierrés par la Compagnie ou classés, sur sa demande, comme chemins vicinaux. Des plantations considérables