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étangs salés, que l’on pourrait endiguer et sécher avec succès, en dehors de la baie du Mont-Saint-Michel, peut être évaluée à 100.000 hectares, répartis principalement dans les départements du Pas-de-Calais, de la Somme, du Calvados, de la Manche, de la Vendée, de la Charente-Inférieure et des Bouches-du-Rhône. Que ne met-on en valeur ces 100.000 hectares ? C’est que les lais et relais de mer appartiennent à l’État. C’est aussi que ne se fait point créateur de polders qui veut. Pour commencer, il faut se livrer à des études fort longues et coûteuses ; puis, quand on a constaté la possibilité pratique et économique d’un endiguement, on adresse une demande de concession à l’État. Mais cette demande ne va pas toute seule : les projets présentés à l’administration sont soumis à des enquêtes et à des contre-enquêtes ; ils passent par quatre ministères, reçoivent successivement le visa des agents du Domaine, de la Marine, du Génie militaire et des Ponts et Chaussées. Cette procédure prend quelquefois plusieurs années. Par surcroît, l’on n’obtient pas toujours une concession directe et l’on est exposé aux aléas d’une adjudication publique qui peut rendre stériles toutes les études et les dépenses préparatoires.

Pourquoi tout cet appareil de formalités ? Comme le fait justement remarquer M. Le Cler, dans son rapport au Congrès international d’agriculture, « les difficultés qu’on oppose aux demandes de concession sont d’autant plus regrettables qu’il faut