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de connaître les particularités de Noël, du Jour de l’An et du Jour des Rois actuellement subsistantes en Bretagne !

Bob bro, bob guiz,


dit un proverbe. Et le proverbe a raison : il y a presque autant de coutumes chez nous que de paroisses. Mais ces coutumes se perdent et il est grand temps d’en recueillir ce qui reste, si l’on ne veut pas que nous arrive la même mésaventure qu’au regretté Gabriel Vicaire. Le délicieux poète des Émaux bressans nous contait qu’autrefois à Ambérieu, à la tombée de la nuit, les rues, toutes blanches de neige, s’emplissaient pour les Rois de bandes d’enfants et de mendiants, armés de lanternes, qui, en chantant à tue-tête, faisaient l’assaut des maisons. Il revint au pays : tout était changé. Pas la moindre lanterne à l’horizon. À force de chercher, il finit par découvrir, au coin d’une ruelle déserte, une troupe d’enfants qui s’apprêtaient évidemment à manifester.

— Eh bien ! leur dit-il, vous allez chanter les Rois ?

— Les Rois ? lui répondit un polisson, qui devait être le chef de la bande. Ils sont morts ! Nous chantons la Marseillaise…

Hélas ! on commence par la Marseillaise et on finit par l’Internationale.