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Informations prises, si l’inkinanné est mort dans le Léon, le kuignaouan conserve encore une certaine vigueur dans les campagnes trégorroises : les gamins l’y poussent comme autrefois en cognant aux portes. C’est tout le cérémonial. Quellien, dans ses Chansons et Danses des Bretons, parle bien — peut-être à la suggestion de La Villemarqué — des dialogues rimés qui s’établissaient, en Trégor comme en Cornouaille, entre le chef de la troupe, généralement un barde gyrovague (barz baleer bro), et les maîtres de maison. Toutefois, il n’est plus question de cheval chez lui. Et il avoue que les quêteurs, la plupart du temps, se bornaient à réciter un gwerz de circonstance. Celui qu’ils chantaient, le soir des Rois, mettait en scène Gaspard, Melchior et Balthazar.

« C’est une sorte de prose à l’ancienne manière, dit Quellien. Un motet d’église en a été détaché, un dialogue entre les trois Rois, que l’on chante aux offices de l’Épiphanie ; — les Mages sont accourus avec des présents divers : « Auro, myrrha, thure… Auro rex colitur… » Triple hommage, qui s’adresse ainsi : l’or au Roi, la myrrhe à l’Homme, l’encens au Dieu. »

Jolie glose, mais un peu vague et qui ne permet pas de distinguer ce qu’avait de spécialement breton ce gwerz épiphanique.

Et que c’est dommage ! Qu’il serait intéressant