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du passé de notre pays et par son sérieux, lui inspirait le plus de confiance. »

Personnellement, m’écrivait M. de Guébriant, à la date du 19 mai 1910, « j’ai le souvenir très précis de ce cortège singulier s’arrêtant à la porte de mes parents et des cris que poussait, de façon assourdissante, l’escorte de gamins dont il était suivi. M. du Penhoat, dont je vous envoie les notes manuscrites ci-incluses et dont je ratifie toutes les assertions, attribue à mon prédécesseur, M. Drouillard, maire de Saint-Pol, la suppression de cet usage, vers 1885 sans doute. C’est le seul point que je ne ratifie pas, parce qu’étant alors officier, loin de mon pays d’origine, je n’ai pas constaté, par moi-même, l’époque de la disparition de l’antique usage. Au surplus, c’est un point d’intérêt médiocre. L’essentiel est que le cortège a bien existé tel que vous le décrivez, accompagné des cris d’inguinanné, qui me semble avoir eu la signification d’appel aux étrennes. Quant aux deux mannequins, je ne me figure pas qu’ils aient eu, en dehors de leur utilité pratique pour recevoir les dons, de signification symbolique… »

Passons maintenant à la communication de M. du Penhoat. Elle n’est pas seulement d’un très vif intérêt, elle est charmante dans l’évocation qu’elle nous fait de la manière pittoresque dont voyageaient autrefois les jeunes Saintpolitains.