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EGINANE ET KUIGNAOUAN




À François Ménez.


Balthazar, Melchior et Gaspard sont en route vers Bethléem. Guidée par l’étoile mystérieuse, leur lente caravane passe dans la nuit, et l’air est tout embaumé autour d’eux des parfums qu’ils destinent à l’Enfant-Jésus…

C’est en commémoration de ce grand événement que l’Église a institué la fête de l’Épiphanie. Dans le langage courant, on l’appelle la Fête des Rois et vous savez à quelle aimable cérémonie elle donne lieu aujourd’hui encore. À table, au dernier service, on apporte une énorme galette dont les morceaux sont répartis à la ronde entre les convives de tout âge. Celui qui trouve la fève dans sa part est proclamé roi et, pour célébrer cette royauté éphémère, l’assistance se lève joyeusement en criant : « Le roi boit ! »

Il y a, dans le Génie du Christianisme, une jolie page sur cette coutume de la galette épiphanique et où l’on peut croire que Chateaubriand a évoqué des souvenirs personnels. Même à Combourg, la fête des Rois déridait tous les fronts :