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ait tourné enfin ses regards vers la Bretagne. Un tiers seulement du livre, il est vrai, était consacré à cette province. Mais le sortilège avait commencé d’opérer : M. Geffroy était désormais prisonnier de la fée et elle est de celles dont ne se relâchent point aisément les liens. Pays d’Ouest était paru à peine qu’on annonçait un nouveau livre de l’auteur sur la Bretagne et, cette fois, pour qu’aucune équivoque ne subsistât, le livre empruntait son titre au pays même qui l’avait inspiré.

Cadre somptueux, illustrations abondantes et variées, — les photographies de M. Paul Gruyer n’ont pas qu’un intérêt documentaire et valent souvent mieux que des compositions originales, — rien ne manque à la Bretagne de M. Geffroy. Nous n’avions jusqu’ici, sur cette province et dans ce format, que les massifs in quarto de Taylor et de Jules Janin. Ce ne sont plus depuis longtemps que des curiosités archéologiques. Et, des livres qui aspirèrent à les remplacer, comme la Bretagne de M. Robida ou les Zigzags en Bretagne de M. Dubouchet, on peut louer la brillante illustration ou la parfaite exécution typographique : il est difficile de leur accorder davantage.

Un livre illustré de grand luxe sur la Bretagne qui fût, en même temps qu’une œuvre d’art, une œuvre de documentation et une œuvre de lettré, voilà ce que nous appelions de tous nos vœux et que nous donne aujourd’hui M. Gustave Geffroy. Et c’est au sortir d’un tel livre, monument de patience et de savoir orné, où collaborèrent le poète, l’érudit, l’amoureux, le sociologue et l’artiste, qu’on peut mesurer tout le chemin parcouru depuis Alain Bouchard, chroniqueur breton