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V. — Sur l’origine des noms gallois, voici une troisième opinion qui n’est peut-être pas la moins raisonnable :

« Lorsque Llewelyn Fawr, m’écrit le barde Jaffrennou, eut été défait et tué et que le Pays de Cambrie fut annexé au royaume d’Angleterre, il fut décrété que tous les noms gallois devraient être anglicisés sur tous les actes publics. La plupart des noms anciens de la période glorieuse des Galles (jusqu’à 1200) sombrèrent, sauf quelques Gwynn, quelques Llewelyn, quelques Owen et quelques Emrys (ou Rhys, ou Priée pour Ap Rliys). Un grand nombre de Gallois s’appelaient alors Ab un tel, Ab Yorwerth, Ab Joan, Ab Gwilym, Ab Thomas ; ces noms furent saxonisés à l’aide du génitif saxon s ou es et fils de Joan ou John devint Jones ; fils de Yorwerth : Edwards ; fils de Gwilym : Williams, etc. Ces trois noms sont les plus fréquents. Il y a, à la Bibliothèque-Libre (Free Library) de Cardiff, me disait M. Ballinger le bibliothécaire, lors de ma visite à cette Bibliothèque, 150 livres en gallois, publiés par 150 Jones différents, de 1800 à 1899. »

VI — Étymologiquement, selon certains savants, Graal se rattache à gradus, mot latin désignant une sorte de coupe où l’on pouvait étager les mets gradatim ; selon d’autres à gratus, qui signifie agréable, « pour la raison, disent-ils, que les mets servis dans un plat sont agréables à manger ! » On n’est pas plus ingénieux. Je croirais volontiers, pour ma part, que