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noté, dans un autre ordre de reconstitutions, le modèle en plâtre du camp romain découvert à Caerwent en 1855. Dans le sous-sol du musée, en forme de crypte, on a disposé une mosaïque en parfait état, provenant d’une villa romaine de Caerwent, différents cénotaphes en pierre, des vasques de fontaines sculptées, etc., etc.

Rien de tout cela n’est indifférent. Si le musée est petit, la lumière y est bien distribuée ; le classement des objets fort consciencieux. Encore n’est-ce point le plus admirable, mais que le musée existe et surtout qu’une bourgade de quinze cents âmes ait pu le créer de toutes pièces avec ses seules ressources, alors que nos grandes villes de France laissent disperser aux quatre vents les richesses dont elles devraient se montrer le plus jalouses.

C’est que la centralisation n’a pas ruiné en Angleterre comme chez nous tout esprit provincial ; le culte de la grande patrie y est fortement assis sur le culte de la petite. Chaque cité est comme une cellule du grand organisme national ; mais cette cellule vit de sa vie propre et se constitue à elle-même un organisme presque complet…

Du musée à l’église, le pas était d’autant plus vite franchi que les deux monuments ne sont séparés que par le cimetière qui règne, à la mode d’autrefois, autour du clocher paroissial.

Ici encore, le néo-gothique fait rage, calqué sur ce gothique de la conquête normande qui traitait les églises comme des forteresses et les flanquait de grandes tours carrées et crénelées où s’accusait l’âpreté des premiers âges. Rien d’ailé, d’immatériel, comme