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de cérémonies pittoresques et touchantes, n’ont plus aucun retentissement dans la conscience populaire. Le méthodisme a tout glacé, tout réduit à quelques prêches ennuyeux entre quatre murs froids et décolorés.

Seul, le mariage chez les Gallois prête encore à quelques particularités curieuses. La plus originale est le bidding.

« Faire bidding », c’est solliciter la générosité du voisin, le piquer d’émulation en publiant son nom et la liste des présents en nature qu’il doit offrir aux fiancés. Mais, par suite des habitudes communautaires de ce peuple, ces dons en nature constituaient bel et bien une manière de placement ; il est aisé de s’en rendre compte à la lecture de la circulaire imprimée que voici, portant la date du 30 juillet 1859 et adressée par deux fiancés gallois à leurs amis et connaissances :

« Comme nous avons l’intention d’entrer dans l’état conjugal, nous sommes encouragés par nos amis à « faire bidding », les jeudi et vendredi 15 et 16 août prochain, en notre maison de Belle-Vue, sise en Lower-Street, dans la ville de Landoverry, date et lieu où la faveur de votre bonne et agréable compagnie est très humblement sollicitée par nous. Sachez que, quelques dons qu’il vous plaise nous accorder, ces dons seront reçus avec gratitude, publiés avec empressement et rendus avec joie à tout appel fait en semblable circonstance. »

Hélas ! les biddings eux-mêmes deviennent rares. Sans doute qu’on ne les prisait plus assez « convenables », qu’ils froissaient ce sentiment de la respecta-