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En bloc, voilà ce que nous savions de notre châtelaine et de cette grande famille conjuguée des Halls et des Herbert, l’une des plus riches du pays de Galles, l’une aussi de celles qui ont exercé la plus décisive influence sur l’orientation intellectuelle et morale de la principauté.

Le domaine de Llanover est assis dans une pittoresque vallée que dessert la ligne de Newport à Abergavenny. Trois grands breaks nous attendaient à la station de Nantiderry, la plus proche de Llanover. Nous filâmes au trot de notre attelage sur une route légèrement déclive, encadrée de grands massifs montagneux, — les Black Mountains, — dont les lignes harmonieuses n’étaient point déshonorées par les usines qui nous avaient gâté jusqu’alors le pays de Galles. Le creux de la vallée était occupé par l’Usk, une des rivières les plus poissonneuses de la principauté et dont le mille se loue couramment 250 livres sterling, quand les eaux du domaine public ne rapportent à l’État français que 40 francs le kilomètre.

L’Usk serait délicieux, si l’Usk était plus limpide ; mais toutes les rivières galloises ont cette teinte plombée qu’elles doivent sans doute à la nature métallifère de leurs lits.

Après avoir traversé le coquet village de Rhyd-Y-Meirch (le Gué des Chevaux), où l’on nous montra en passant une gwesty dirwestol, un hôtel gallois de tempérance, — la seule auberge que la châtelaine de Llanover tolère sur ses domaines, — nous arrivâmes par une grande allée d’ormes à l’entrée principale de Llanover, la Porth-Mawr, reconstitution de l’ancienne