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dans toutes ces exploitations. Le meilleur se rencontre vers le centre — le vrai « Cardiff », le premier charbon du monde, bien supérieur au Newcastle lui-même en ce qu’il donne moins de fumée, plus de calorique et dure plus longtemps. Il coûte d’ailleurs un peu plus cher que le Newcastle ; actuellement, rendu à bord, il revient à 15 francs la tonne[1], tandis que le Newcastle ne revient qu’à 14 francs. Mais ce n’est là, encore une fois, que le prix des qualités supérieures. À l’est du bassin, par exemple, le charbon est dur, brûle mal : c’est de l’anthracite. En d’autres exploitations comme la Rhondda, où il s’émiette au moindre choc, on ne peut l’employer que pour les industries stationnaires et il descend à 10 francs la tonne. Ici, dans l’Albion, il y a, paraît-il jusqu’à six couches différentes de charbon. Celui du fond est très recherché pour le service des bateaux à vapeur ; au contraire, le charbon des

  1. Ces prix ont singulièrement monté en 1900-02 par suite de la guerre du Transvaal. Ajoutons que, d’après l’Engineering, le prix du charbon sur le carreau de la mine serait moyennement pour la Grande-Bretagne de 8 fr. 10 la tonne. Il serait pour l’Espagne de 7 fr. 50 ; pour la Russie de 8 fr. 10 ; pour l’Allemagne de 9 f. 25 ; pour la Belgique de 10 fr. 25 et pour la France de 10 fr. 80. Mais c’est hors d’Europe qu’on trouve les prix minima et maxima : 4 fr. 50 par tonne dans l’Inde anglaise ; 17 fr. 50 dans la colonie du Cap. Il est remarquable cependant que les États-Unis viennent immédiatement après l’Inde pour les bas prix : 5 fr. 75. L’explication en est dans le taux élevé de la production par ouvrier, qui atteint dans ce pays 450 tonnes par an, alors qu’elle n’est moyennement que de 297 tonnes dans la Grande-Bretagne et de 216 en France.