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lente idée, dont je m’applaudissais d’avance, à cause des facilités qu’elle me donnerait de pénétrer dans l’intimité de la vie galloise. Encore eût-il fallu pour cela que nous fussions logés chez des Gallois d’origine. Or je ne sais comment il se fit : toujours est-il que nos hôtes respectifs se trouvèrent être deux Français, M. Barbier et Mme Boulanger ; un Italien, M. Albany ; un jésuite irlandais, le R. P. Hayde ; un grand seigneur anglais, lord Windsor, et deux banquiers Israélites, les frères Samuel.

Cela manquait un peu de Gallois. J’étais logé, pour mon compte, chez un des frères Samuel, père de deux charmantes jeunes filles, dont l’une allait se marier prochainement, et je ne saurais trop remercier mes hôtes de leur exquise courtoisie et, le dirai-je même, de leur parfaite discrétion. Une seule fois, miss Hetty, en me passant le journal du soir, où je cherchais avec quelque nervosité les nouvelles de France, me demanda si c’était l’Affaire — l’Affaire par un grand A — qui me donnait cet air chafouin. Un « nò » énergique et quelque peu bourru fut toute ma réponse et la conversation stoppa net sur cette pente dangereuse. Pardon, chère petite miss !…

Pour vous parler de l’hospitalité celtique, il me faut attendre que je vous aie menés chez lady Herbert. Le programme de notre voyage en Galles comportait un séjour dans la magnifique résidence de cette grande dame galloise ; mais il fut précédé de quelques excursions aux alentours de Cardiff, à Penarth, à Llandaff, à Pontypridd et dans le bassin houiller de l’Albion.