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sence d’Hwfla-Mòn[1]. Cet homme est une force de la Nature : on ne lui résiste pas. Il a bardifié un Jésuite, le R. P. Hayde ; il bardifierait Armand Dayot, si ce farouche anti barde, quelque jour, se risquait à Carlhays Park…

Telle fut, dans ses grandes lignes, l’Eisteddfodd de Cardiff. Une pochade, parue dans l’Evening Express, dégageait avec beaucoup d’esprit le sens de la manifestation. Cela s’intitulait : Retour au vrai foyer. On y

  1. Hwfa-Mòn — de son vrai nom Williams Rolland — est mort en 1905, à Rhyl, dans sa quatre-vingt-sixième année, Pasteur wesleyen, il avait été dans sa jeunesse ouvrier. On voit encore à Tredraeth, dans l’île de Man, où il naquit en 1820, un mobilier qu’il assembla et sculpta de ses mains pour sa fiancée. J’ignore par quelle voie, après quelques années de séminaire à Balo, il passa d’ouvrier menuisier pasteur méthodiste à Bagillt, à Caernarvon, à la paroisse galloise de Londres et enfin à Langolln, dont il était recteur au monument où nous le connûmes. Je lis dans les notes biographiques publiées par le barde-héraut Cochvarv qui est lui-même, sous le nom moins ambitieux de Thomas, juge de paix à Cardiff, qu’Hwfa-Môn se fit remarquer très jeune par son talent poétique.

    « En 1862, dit le barde Cochvarv, Hwfa-Môn gagna la chaise de chêne à l’Eisteddfodd de Caernarvon avec son poème « l’Année ». Devenu dans la suite l’un des chefs du mouvement national, ce fut lui qui eut l’honneur de recevoir les panceltes à l’Eisteddfodd de Cardiff, en 1899 ; il se rendit aussi à l’Exposition Internationale de Chicago, où il fut acclamé par les Gallois du Nouveau-Monde ; il assista en Irlande au Congrès panceltique de Dublin et ne cessa cependant de présider chaque année les réunions solennelles du Gorsedd… Sa dépouille repose aujourd’hui dans l’un des sites les plus romantiques des Galles, dans