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loppé dans la Galles du Nord ; il est beaucoup plus faible dans le Sud. Le vieux cri de guerre : Wales for the Welsh ! — les Galles pour les Gallois ! — n’y retentit plus que bien rarement. Dans son ensemble, cependant, la principauté envoie au Parlement une représentation fortement nationaliste ; sur trente députés que compte le pays de Galles, vingt-deux sont home-rulers, et huit seulement unionistes[1]. Le home-rule que réclame le pays de Galles est surtout d’ordre économique et législatif ; il consiste dans l’établissement d’un conseil national élu par le suffrage universel, avec un secrétaire d’État investi des attributions actuelles du Local government Board. Cela n’a l’air de rien, et cependant M. Decrais a raison de dire que l’octroi de ces privilèges équivaudrait à une véritable séparation administrative[2].

Sans doute il n’y a aucun désir chez les Gallois de dénoncer le pacte qui les lie à la couronne. Ils sont fermement loyalistes ; mais ils commencent à soupçonner, — comme le disait l’un d’eux, M. Hugues Edwards, — qu’il y a une politique plus haute que celle de la force et des accroissements territoriaux et qu’il serait temps peut-être, pour les Celtes du Royaume-Uni, de substituer à cette politique féroce et proprement anglaise une politique de paix et de fraternité.

  1. Les nouvelles élections ont encore accru la majorité home-ruliste qui est portée, maintenant, à vingt-huit membres.
  2. Voir, pour plus de détails sur la question du home-rule gallois, l’Âme bretonne, première série, chap. : le Mouvement panceltique.