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sur Caernarvon. Le Gorsedd n’a fait que consacrer une fois de plus cette prééminence de la vieille cité kymrique, quand il a décidé que la grande Eisteddfodd nationale de 1899 se tiendrait dans ses murs.

Quoique l’objet principal de notre voyage fût d’assister à cette Eisteddfodd, je n’en dirai que ce qui est strictement nécessaire pour permettre de prendre une idée des mœurs galloises.

C’est le 17 juillet 1899 que nous débarquâmes à Cardiff. Notre fourrier, M. Jean Le Fustec, était déjà sur place, assisté d’un autre Français fixé de longue date à Cardiff, où il jouit d’une considération aussi rare que flatteuse, M. Édouard Barbier, professeur à l’Université. Tous deux s’étaient dépensés avec un désintéressement admirable pour préparer notre réception et notre séjour dans le pays de Galles ; car c’était une véritable expédition que la nôtre et qui mettait en l’air toutes les têtes de Cardiff. On allait donc les voir, ces Bretons de Bretagne, qui sont les cousins des Gallois, qui parlent la même langue, qui chantent les mêmes airs…

Ce fut justement aux accents d’un de ces airs : le Seziz Gwengamp, sonné à pleins poumons par notre unique joueur de biniou (son compère, mal remis encore des suites du 14 juillet, était resté en panne à la gare Saint-Lazare), que nous fîmes notre entrée dans la métropole de l’antique Dynevaur. Un excellent déjeuner nous remit des fatigues du voyage. L’Eisteddfodd commença dans l’après-midi même.

Le mot « Eisteddfodd » signifie proprement : séance, tenue. « Un océan de sons roule sur l’étendue de la