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tête à Audierne, de 11 à Douarnenez, de 10 à Concarneau.

Des remèdes, des palliatifs au mal ? On en a proposé plus d’un ; le transplantement, le changement de profession[1]… Il y a trop de pêcheurs en Bretagne, a-t-on dit, et cela est vrai. Mais il est vrai aussi que les quatre cinquièmes des équipages de la Flotte sont bretons et que les mesures qu’on préconise risqueraient de tarir les admirables réserves où s’alimente notre marine de guerre. En outre l’émigration vers la Tunisie et d’Algérie « désengorgerait » momentanément nos ports de l’ouest, mais non au profit de nos colonies africaines, où des expériences répétées et plus malheureuses les unes que les autres montrent qu’il est impossible d’acclimater les pêcheurs bretons.

Alors ? demanderez-vous.

Alors il faut chercher autre chose, tâcher, par exemple, de régulariser le rendement de la pêche sans réduire le nombre des pêcheurs, — ce qui serait possible, si les inscrits consentaient à recourir aux engins perfectionnés dont ils ont obtenu l’interdiction et si

  1. L’échec de Courrières et de Nœux est encore présent à tous les esprits (1908) : sur les cinq cents pêcheurs de Concarneau, Trégunc, Fouesnant, etc., embauchés pour le travail des mines, il n’en restait pas cinquante en service au bout de trois mois. Beaucoup avaient regagné à pied, par petites étapes, le pays natal. Aux mines du Hat, près de Figeac, Tessai n’a pas mieux réussi.