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mots de français. » S’il y a aujourd’hui, à Handkot et à Faskrud-Fiord, deux établissements hospitaliers à peu près dignes de ce nom, on les doit aux efforts combinés de la Mission catholique danoise et de M. l’abbé Pitte, curé de Grand-Port-Philippe, près de Dunkerque. Je crois que les îles Wetsmann possèdent aussi un embryon d’hôpital depuis 1903. Mais aucun médecin n’y est attaché. Bref, n’était le navire que les Œuvres de mer expédient chaque année en Islande et qui reçoit et traite gratuitement à son bord les éclopés de la flottille moruyère, on pourrait dire que nos pêcheurs sont à la merci des événements. Guérisse qui peut ; meure qui ne peut guérir : le gouvernement français n’en a cure… Je me trompe : en 1804, par décision de M. Pelletan, le ministère de la marine supprima la modique subvention qu’il accordait jusque-là aux navires-hôpitaux des Œuvres de mer.

L’initiative privée s’est substituée aux pouvoirs publics défaillants : nullement découragée par l’hostilité ministérielle, on l’a vue qui redoublait d’efforts, apportait chaque année quelque perfectionnement nouveau à sa grande et complexe entreprise de sauvetage, — sauvetage des corps, sauvetage des âmes. Et la reconnaissance des pêcheurs l’en a récompensée en somme. Parlons sans feinte : tout n’est pas que deuil et misère dans la vie des Islandais. Les plus tristes ciels ont leurs éclaircies. Et ces hommes sont jeunes pour la plupart. Quel émoi chez eux, par exemple, quel brouhaha d’allégresse, quand est signalé le stationnaire qui apporte le courrier de France ! Fête encore, l’arrivée du navire-hôpital des Œuvres de mer. Fête sur-