flottille ; ils ne chantent plus, dans ces rues, l’humble et naïf cantique :
Gardez bien notre nacelle
Contre la fureur des flots
Contre la fureur des flots,
Gardez bien nos matelots.
Un conflit entre la municipalité et le clergé local fit supprimer, en 1904, la procession et la bénédiction des Islandais. Le « pardon religieux » fut remplacé par un « pardon laïque » avec l’habituel programme de ces sortes de réjouissances : bal populaire, bataille de confettis, distribution de secours aux indigents, banquet et jeux divers, sans préjudice — pour que l’utile s’unit à l’agréable — d’une conférence de M. Feugard sur La Chalotais et les Jésuites.
On eût rêvé d’un autre viatique pour les pauvres gens. Si les radicaux paimpolais voulaient à toute force instruire nos pêcheurs en les distrayant, que ne leur payaient-ils tout simplement les « chevaux de bois » ?
Il n’est pas nécessaire qu’un Islandais soit anticlérical ; mais il n’est pas inutile qu’il soit bon écuyer ; si sa goélette fait côte à 3 ou 400 kilomètres de Reikiavik ou d’Akoreyri, il n’a de chances de rapatriement qu’à dos d’un de ces petits bidets d’Islande dont l’élevage est la grande richesse des indigènes et qui, pour l’endurance et l’alacrité, ne connaissent point de rivaux. Et quelle intelligence ! Sans guides ils vont où