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crépi qui depuis longtemps n’a été renouvelé ». En résumé « rien n’y sent la race et le terroir », ce qui trouve son explication, au regard de M. Dumazet, dans le fait que Théophile-Malo n’était Breton que par sa mère et ce qui s’expliquerait encore bien mieux, — si tant est que les demeures dussent s’ajuster à nos caractères — dans le fait que celle-ci est apocryphe et n’a rien à démêler avec Malo-Théophile[1].

  1. On n’y montre pas moins, au premier étage, la chambre où « naquit » le héros ; mais on ne la montre qu’à bon escient et sur présentation en due forme. J’en fis l’expérience personnelle au cours d’un récent voyage à Carhaix : mon nom n’éveillant aucun souvenir héraldique chez Mme de la Goupillière, cette haute et puissante dame me consigna la porte de ses appartements. Je me consolai de la mésaventure en visitant le rez-de-chaussée de la maison occupé par une famille d’artisans, laquelle n’avait point les scrupules aristocratiques de ses voisins et me laissa tout à loisir admirer les fortes solives du plafond et la cheminée monumentale surmontée d’un trumeau enfumé où je crus distinguer au premier abord un vieux soldat en demi-solde, quelque Bélisaire de la Grande-Armée battant l’estrade en compagnie de son chien. Mais mon hôtesse m’expliqua que ce que je prenais pour une scène à la Charlet était un sujet religieux, œuvre de jeunesse de l’excellent peintre carhaisien Félix Jobbé-Duval, et représentait « saint Antoine et son cochon » Tant il est vrai que Berkeley parlait d’or et que la réalité du monde sensible est une simple illusion !