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Une terre cuite de l’héros, dans la grande salle du conseil, préside, en attendant, aux délibérations des édiles carhaisiens. Elle voisine avec une assez bonne reproduction du monument d’Oberhausen, don du général Lambert, autre Carhaisien célèbre, qui la rapporta de sa captivité en Allemagne. Quant aux souvenirs dont j’ai parlé plus haut et qui sont exposés, pendant les fêtes, sur le piédestal de la statue de La Tour d’Auvergne, on me les présenta dans un reliquaire en cuivre doré que recouvrait la dalmatique du dernier héraut d’armes du Carhaix (1551), écussonné d’or au bœuf passant de sable armé et clarine d’argent.

Je ne fus certes pas insensible à la beauté de cette « vesture » en fin drap cousu de fil d’argent et frappé d’hermines noires. Le secrétaire de la mairie, l’aimable M. Delpeuch, m’apprit qu’elle avait coûté, d’après les vieux comptes, 593 livres et 9 sols. Grosse somme pour l’époque : mais Carhaix, ville parlementaire, dotée d’une cour royale, tenait rang de cité magistrale parmi les cités bretonnes. C’est un rang dont elle est fort déchue. Elle-même ne s’en souvient plus guère ; elle ne veut dater que de 89 et de la Déclaration des droits de l’homme. Et c’est une prétention qu’on excuserait, si Carhaix veillait avec plus de soin sur la mémoire de ses héros de l’ère nouvelle.

Des personnages moins considérables que La Tour d’Auvergne ont des musées ou des salles particulières