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partout et jusque chez M. Ardouin-Dumazet, d’ordinaire mieux informé, que la ville natale de La Tour d’Auvergne posséda longtemps une relique plus importante, à savoir le portrait du héros en lieutenant du régiment d’Angoumois, dans son uniforme blanc à revers bleus. Le fait en lui-même est exact : mais, à la manière dont en parle M. Ardouin-Dumazet, on pourrait croire que ce portrait était une œuvre originale, alors qu’il s’agissait d’une simple copie. Les regrets que nous cause sa perte en sont sensiblement atténués.

L’auteur du Voyage en France raconte qu’il y a plusieurs années, comme on procédait à des réparations à l’hôtel de ville de Carhaix, ce portrait et celui d’un autre enfant de la cité, l’amiral Emériau, furent déposés dans un « couvent de sœurs », en attendant de reprendre leur place dans la maison municipale.

« Les sœurs, dit-il, mirent les deux tableaux dans la cour ! Les élèves prirent plaisir à lapider les portraits ; à l’aide de ciseaux, de morceaux de bois et d’épingles, on enleva la couleur, on troua la toile. Lorsqu’on voulut replacer les tableaux, on n’en trouva plus que d’informes débris. »


    Dinan qui a hérité de la giberne du héros, en cuir grenat réhaussé de broderies d’argent, mesurant 0m 16 de hauteur, 0m 20 de largeur, 0m 4 d’épaisseur et portant à l’intérieur une inscription qui indique qu’elle a appartenu à La Tour d’Auvergne. Cette précieuse relique est déposée au musée municipal sous un globe de verre ; elle fut léguée à la ville de Dinan par un ancien officier, M. Bonnelin.