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AU PAYS DE LA TOUR D’AUVERGNE




À Fernand Guéguen.


I


LES RELIQUES D’UN HÉROS


Du 26 au 28 juin, Carhaix, chaque année, est en fête pour la commémoration de l’anniversaire du premier grenadier de France. Feux de joie, salves d’artillerie, retraites aux flambeaux, illuminations, sonneries de cloches, courses en sac, etc., rien ne manque au programme. Les honneurs sont rendus à La Tour d’Auvergne par une compagnie du 118e d’infanterie, casernée à Morlaix. Ce 118e représente en la circonstance la 46e demi-brigade. Devant la statue du héros, on procède à l’appel des hommes de la compagnie. Au nom de La Tour d’Auvergne, le plus vieux sous-officier se détache des rangs, fait le salut militaire et répond :

— Mort au champ d’honneur !

Pendant longtemps, le sous-officier chargé de faire cette réponse désignait du doigt l’urne funéraire où reposait le cœur de La Tour d’Auvergne et dont la garde était confiée à un fourrier de la 1re compagnie du 46e de ligne, qui la portait suspendue à un baudrier