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CHARNIERS ET OSSUAIRES




À Félix Ollivier.


Il y a décidément, dans l’insistance de certains journaux à ressasser l’histoire du chef de Yan’Dargent, autre chose que du mauvais goût et, si un ecclésiastique n’avait été mêlé à cette histoire, tout donne à penser que le tapage aurait depuis longtemps pris fin[1].

L’embarras du procureur de Morlaix, qui voudrait bien poursuivre et qui n’ose, est fort significatif à cet égard : ce magistrat s’est épanché dans le sein des reporters et leur a confié qu’il était bien regrettable qu’aucun texte de loi ne permît d’atteindre le curé de Saint-Servais, mais que la justice était désarmée et ne

  1. On sait que, Yan’Dargent ayant demandé que son « chef » ou crâne fût placé après sa mort à côté de ceux de ses parents dans l’ossuaire de Saint-Servais, qu’il avait à cette intention décoré de grandes fresques symboliques, son fils, M. Ernest Dargent, fit procéder, en 1907, à l’exhumation du cadavre paternel. À l’ouverture du cercueil le corps s’offrit dans un état de conservation inattendu. Il semblait momifié ; la tête tenait au tronc. M. l’abbé Guivarc’h, recteur de Saint-Servais, dût la détacher et s’aider, pour cette « décollation », d’un couteau. Il n’en fallut pas davantage pour que la justice fût sommée d’informer. — On nous annonce, au dernier moment, que l’information est reprise.