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ce point, n’a pas eu besoin de lui donner « le coup de pouce ».

Mais pourquoi Michelet appelle-t-il Duigou le « savant ami de Le Brigant » ? Ami de le Brigant, il le fut de toute évidence. Voici qui le prouve. Parlant des dernières années de Le Brigant, Guillaume Le Jean, dans la Biographie bretonne (1857), dit en propres termes :

« Retiré à Tréguier, il s’occupait d’études minéralogiques dans le riche bassin du Jaudy et travaillait à des traductions bretonnes. Il venait de terminer celle de l’Enfant prodigue, qui parut plus tard dans les Mémoires de l’Académie celtique, quand la mort le surprit (3 févier 1804) dans les bras de son ami D…, dont Michelet nous parle en des termes singulièrement touchants. »

D…, sans aucun doute, est ici pour Duigou. Reste à expliquer le mot « savant ». Or, non seulement Duigou ne publia aucun livre, mais aucun des articles publiés dans la collection des Mémoires de l’Académie celtique, où collaboraient Johanneau, Le Gonidec et Le Brigant lui-même, ne porte le nom de Duigou. Qu’est-ce à dire et Michelet s’est-il trompé ? La clef du mystère, c’est encore Guillaume Le Jean qui nous la donnera, page 292 de son livre : La Bretagne, son histoire, et ses historiens (Nantes et Paris 1850).

« Le Brigant, dit Guillaume Le Jean, eut ses sectateurs, ses amis, ses séïdes. Nous pourrions citer M. D… (de Tréguier), ce vieillard vénérable dont Michelet nous a peint si heureusement la verte et touchante déca-