Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

revoient une fois l’an. L’exquise délicatesse qui s’avère là ! Quant à la procession marine des coureaux de Groix, je crains qu’elle ne s’inspire d’un souci moins immatériel, s’il est vrai qu’on n’y bénisse la mer « qu’afin qu’elle se montre clémente aux pêcheurs et qu’elle leur fournisse une récolte de sardines abondante ». Quatre paroisses (Plœmour, Port-Louis, Riantec et Gâvres) prennent part chaque année à cette procession sur leurs flottilles pavoisées. La bénédiction est donnée en pleine mer par le recteur d’une des quatre paroisses, debout sur le pont du bateau-pilote ; le chant du Te Deum s’élève des quatre flottilles ; puis, sur un signal de l’officiant, les barques remettent à la voile et cinglent vers leur port respectif…


IV


La procession rentrée, le pardon est clos, du moins en tant que fête religieuse. Mais l’intervalle des offices est occupé par des cérémonies d’un caractère spécial, telles que le baisement des reliques et le sonnement des cloches, car les cloches sont saintes aussi en Bretagne. Chaque pèlerin doit faire sonner au moins une fois, en entrant ou en sortant, la cloche de certaines chapelles du littoral : seul moyen pratique, affirme-t-on, d’obtenir « de promptes nouvelles des absents ». À Stival, un officiant agite sur la tête des personnes atteintes ou menacées de surdité un