Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/396

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ces émigrants est restée catholique ; les autres sont presbytériens. Tous ont conservé leur langue : ils ont des journaux, des prêches, une littérature gaéliques. Au contraire, les Écossais des États-Unis se sont fondus dans la population anglo-saxonne. Elmira, à 100 milles de Chicago, dans le Far-West, est le seul établissement où l’on prêche encore en gaélique.

Les Gallois n’ont pas montré beaucoup plus de résistance au début. On ne trouve pas trace de ceux qui émigrèrent aux États-Unis avec William Penn, non plus que des colons du XVIIe et du XVIIIe siècle. Mais il en est différemment des 300 000 Gallois émigrés en ce siècle et disséminés dans la Pensylvanie, le New-York, l’Ohio, le Wisconsin, etc. Sur ces 300 000 Gallois, 116 000 environ continuent à se servir de leur langue d’origine et peuvent être donnés, suivant l’expression de M. Gaidoz, pour de vrais Gallois gallicisans. Ils ont leurs églises à part, leurs prêches, leurs livres, leurs journaux autonomes. Il ne se publie pas moins de huit de ces journaux aux États-Unis : Y Drych (le Miroir) ; Baner America (le Drapeau d’Amérique) ; Yr Ysgol (l’École), etc. En Australie, où l’un des États porte encore leur nom (Nouvelle-Galles du Sud), la même fidélité s’observe chez les émigrants : prêches en langue gaélique, journaux, etc. Jusqu’en

    dans ces diverses colonies higlandaises du Canada. Mais où sa surprise passa toutes les bornes, c’est quand il fit la rencontre d’un établissement de « Celtes noirs. » Après enquête, ces Celtes faux teint étaient les descendants d’esclaves qui avaient appartenu à des Gaëls d’Écosse et avaient adopté la religion et la langue de leurs maîtres.