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un parti nationaliste modéré dont M. Alfred Thomas, député du Glamorganshire, paraît le chef incontesté et qui revendique pour la principauté une administration presque autonome : secrétaire d’État investi des attributions du Local Government Board (nomination des juges, direction des affaires civiles, de l’enseignement public, etc.) ; conseil national élu pour trois ans et légiférant sur la navigation côtière, les travaux publics, le revenu des terres royales, des mines et des bois, etc., etc. Comme l’a dit M. Julien Decrais, « ce serait bien d’une véritable séparation qu’il s’agirait, administrative celle-là, et législative aussi ou peu s’en faut. On connaissait ce que demandait le pays de Galles en fait d’autonomie religieuse ; le projet de M. Thomas a révélé qu’il nourrissait de plus vastes ambitions. » Quelques-unes déjà ont été satisfaites, et c’est ainsi qu’à partir de 1846, l’enseignement du gallois est devenu facultatif dans les écoles primaires. Des chaires de gallois ont été créées depuis lors, en 1872, en 1883 et en 1884, aux collèges d’Aberystroytts, de Cardiff, de Bangor, etc. ; une loi en date de 1888 a étendu le bénéfice de cette innovation à tous les établissements secondaires. Plus récemment enfin, une université galloise et des écoles complémentaires du soir et du dimanche pour les adultes sont venues compléter le système[1]. Il n’est pas jusque dans le

  1. La population du pays de Galles était évaluée en 1891 à 1 700 000 habitants. D’après M. Havenstein, le chiffre des Gallois parlant le celtique aurait été à cette date de 996 630, se décomposant en 304 110 habitants, parlant et comprenant uniquement le celtique, et 692 420 parlant et comprenant le cel-