eraient de régime, leur erreur ne fut pas longue à se dissiper. Le taux des dîmes augmenta ; le nouveau clergé n’eut rien de plus national que l’ancien et, à l’indifférence qu’il témoignait aux populations, on le vit joindre du premier jour le spectacle des pires scandales.
Peut-être les eût-on supportés, si la persécution religieuse n’était venue tout brouiller : un courageux Gallois, John Penry, fut condamné à mort et pendu haut et court, en 1593, pour avoir donné une voix aux protestations silencieuses de la conscience populaire. Cette exécution maladroite précipita le dénouement de la crise. Le martyre est contagieux ; on le vit une fois de plus avec Rees Pritchard, Howell Harris, William Steward, Daniel Rowlands, Howell Davies, Whitefield, etc. Leurs prêches, faute d’églises, se tenaient en plein air, aux champs, sur les grèves, dans les solitudes brumeuses du Snowdon. S’ils trouvèrent un écho dans le peuple, on en peut juger cependant par les chiffres : sur 1 776 000 habitants que compte à cette heure la principauté de Galles, 225 000 seulement pratiquent la religion anglicane. Tout le reste, sauf 50 000 catholiques, appartient aux sectes non conformistes (wesleyens, presbytériens, baptistes, indépendants, etc.). Il n’est pas exagéré de dire que la substitution du méthodisme non conformiste à l’anglicanisme officiel fut le salut pour la nationalité galloise. Sans autre ressource que les dons volontaires qu’il recueillait dans le peuple, tout un clergé se constitua, sorti des entrailles de ce peuple, et dont l’austérité, l’application au devoir et